FLASH INFOS
:
ArabicEnglishFrench

WhatsApp_Image_2021-01-28_at_13.40.58.jpeg

WhatsApp_Image_2021-03-28_at_22.56.08_1.jpeg

Tchad : Les raisons de MAHAMAT KAKA à Moscou !

le .

 

 

 

Screenshot 20240129 134959

Le Président de Transition du Tchad est allé rencontrer ce 23 janvier 2024 son homologue russe, Vladimir Poutine. Une visite symbolique, mais aussi et surtout stratégique pour MAHAMAT IDRISS DEBY ITNO à la tête d’une délégation composée de ses proches collaborateurs afin de discuter avec son homologue Vladimir Poutine des sujets d’ordre sécuritaire.

De l’avis des observateurs de la vie politiques, même si le Tchad accueille encore sur son sol des éléments de l’armée française, ses forces aériennes sont en bonne partie équipées de matériel venu d’Europe de l’Est et de Russie. Mais surtout la situation sécuritaire à la frontière centrafricaine avec la persistante rumeur de probables rébellions au Sud du pays. A cela, s’ajoute la velléité de la Russie à s’opposer à un bloc occidental depuis son invasion de l’Ukraine en février 2022. D’où la nécessité des deux pays de maintenir un haut niveau de coopération militaire.
La volonté des autorités au pouvoir à N’Djamena de nouer de bonnes relations diplomatiques avec Moscou, dont les liens et les intérêts chez les voisins centrafricain et nigérien – mais aussi libyen et soudanais – apparaissent déjà forts n’est pas le fruit du hasard. Car le séjour de Mahamat Idriss Déby Itno à Moscou a été précédé par celui du Premier ministre du Niger, Ali Lamine Zeine, qui s’est rendu en Russie quelques jours plus tôt afin de rapprocher encore Niamey et Moscou. De mémoire des tchadiens et de l’opinion internationale, l’on se souviendra que  Mahamat Idriss Déby Itno comme son défunt père Idriss Déby Itno sait que la Russie est devenue incontournable dans la région, grâce à son influence en Centrafrique et au Sahel, via le Mali, le Burkina Faso et, maintenant, le Niger. 
Ainsi, conscient que ses partenaires français ne jouent pas certainement le jeu avec lui, cette visite lui permettrait peut-être de développer un intérêt particulier vers la Turquie ou la Russie, franchissant ainsi ce pas diplomatique. Avec la nouvelle Constitution tchadienne adoptée, à la fin de décembre 2023, ce voyage russe intervient enfin dans un contexte national tchadien marqué par l’approche de la future élection présidentielle, le reproche d’une partie de l’opposition, et notamment la coalition Wakit Tamma, qui voit en la France une intention manifeste de s’ingérer dans les affaires du pays et de soutenir un projet dynastique de la famille Déby Itno. De même que la Coalition contre l’impérialisme et l’ingérence extérieure créée le 22 janvier dernier par le Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP). Le Président de Transition veut sans doute saisir l’opportunité de montrer qu’il n’est pas lié aux Français et qu’il peut se détacher des volontés de la France en se rapprochant de la Russie afin de diversifier son partenariat.
Autre élément à considérer, la récente désignation de Mahamat Idriss Déby Itno comme candidat par l’ancien parti au pouvoir, le MPS. Même s’il reste discret à ce sujet, le Président de Transition est officiellement engagé vers la prochaine présidentielle. Une situation qui intervient juste après la nomination de l’opposant Succès Masra à la primature suivie de l’installation du nouveau gouvernement dans ses fonctions. Ce qui va pousser inéluctablement beaucoup d’autres partis politiques à rapidement réagir et à se positionner pour la future élection présidentielle.
Face à ce nouveau tournant dans la vie politique du Tchad, il est à reconnaitre que le pays s’est résolument engagé dans un contexte d’une équation à plusieurs inconnus ne laissant aux tchadiens aucune possibilité de pronostiquer sur la réussite de la seconde phase de la transition devant rétablir l’ordre constitutionnel. A chacun de savoir lire et comprendre les signes des temps.