Des associations de la société civile et des partis politiques de l'opposition ont appelé à manifester contre "la confiscation du pouvoir" du Conseil militaire de transition (CMT), dirigé par le fils d'Idriss Déby, Mahamat Idriss Déby Itno, et "exiger la révision de la charte actuelle et l'organisation d'une conférence nationale souveraine, inclusive et globale". Cette manifestation est également orientée contre la France qui est accusée de soutenir la junte au pouvoir.
La manifestation avait été autorisée sur une avenue, longue de 3 kilomètres, dans le centre de la capitale tchadienne. Les forces de l'ordre ont été massivement déployées. La manifestation devra se dérouler dans le calme, selon les organisateurs.
La France, ancienne puissance coloniale, est accusée par une partie de l'opposition de soutenir le nouveau pouvoir depuis que le président Emmanuel Macron est venu à N'Djamena rencontrer les nouvelles autorités à l'occasion des funérailles du maréchal Déby, seul chef d'État occidental à avoir fait le déplacement.
Depuis l'annonce de la mort du président Déby le 20 avril, Mahamat Idriss Déby Itno, 37 ans, concentre presque tous les pouvoirs. Il s'est arrogé les titres de président de la République et de chef suprême des armées. Il a promis des élections "libres et démocratiques" dans une période de 18 mois renouvelable, mais sans exclure une prolongation de la transition.
Des victimes de la répression
Le 27 avril 2020, six personnes avaient été tuées à N'Djamena et dans le sud du Tchad, selon les autorités, neuf selon une ONG locale, au cours de manifestations interdites, à l'appel de l'opposition et de la société civile. Plus de 600 personnes avaient été arrêtées.
Le 12 juillet 2020, elle avait autorisé pour la première fois une marche de l'opposition, en changeant l'itinéraire initial, ce qui avait poussé les organisateurs à annuler la mobilisation.
Le CMT a dissous le Parlement et le gouvernement et abrogé la Constitution. Sous la pression internationale, la junte a finalement nommé un "gouvernement de transition" de civils le 2 mai, dirigé par Albert Pahimi Padacké, le dernier Premier ministre du défunt président.