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Tchad : Timane Erdimi est attendu au Tchad ce mercredi 17 août 2022

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Le président de l’Union de Forces de la Résistance (UFR), Timane Erdimi serait attendu N’Djamena demain à 13 heures où il participera au dialogue national inclusif. Il s’est exilé à Doha au Qatar en 2010 après avoir été expulsé du Soudan après le rétablissement de relations diplomatiques entre le Tchad et le Soudan.


Ex-directeur de cabinet d’IDI puis patron de CotonTchad au début des années 1990, tandis que son frère jumeau, Tom, dirigeait les projets pétroliers, Timan Erdimi est un ancien du sérail. Zaghawa, il fait partie de l’ethnie des Bideyat, comme IDI, dont il affirme être le neveu. Il s’est brouillé avec le chef de l’État dès la présidentielle de 1996, à laquelle il lui enjoignait de ne pas se présenter.

Se radicalisant au début des années 2000, c’est lui qui, avec Mahamat Nouri, pousse ses troupes sur N’Djamena en 2008, mais l’armée française permet à IDI de sauver son fauteuil. En mai 2009, il tente une fois encore de lancer ses hommes à l’assaut de la capitale. Nouvel échec.

Pour Timan Erdimi, l’exil s’impose. Depuis Doha, il entretient ses troupes, se servant des conflits au Darfour puis en Libye pour subsister. En 2011, l’UFR reprend le combat, et, en 2013, on la dit proche de N’Djamena. Sans parvenir à pousser IDI à négocier. Malgré plusieurs tentatives de réconciliation via des relations familiales, le lien entre les deux hommes est coupé. « Il n’y a aucune chance qu’ils puissent de nouveau vivre ensemble », confie un conseiller du rebelle.


Timan Erdimi a perdu son fils en 2006 dans des combats contre l’armée tchadienne, et, le 24 janvier 2009, quelques heures après sa nomination à la tête de l’UFR, sa sœur, Gani Nassour, a été égorgée à N’Djamena. En décembre 2015, c’est son jeune frère Mahamat qui y subit ce sort.

NOUS N’AVONS PAS DE RELATIONS POLITIQUES OU FINANCIÈRES AVEC LE QATAR

L’UFR affirme disposer de l’arsenal nécessaire pour poursuivre son offensive. Avec l’accord du pouvoir de Fayez el-Sarraj à Tripoli, elle s’est en effet réfugiée plusieurs années dans le Sud libyen, où elle a su profiter du chaos. Certes, Sarraj a émis en janvier un mandat d’arrêt contre Erdimi, qui affirme n’avoir jamais mis les pieds sur le sol libyen, et l’UFR a été poussée hors du pays. Mais c’est avec un équipement lourd, acquis en Libye, qu’elle a pu faire son retour au Tchad.

LES ERDIMI PEUVENT ÉVITER UNE GUERRE, EN GARANTISSANT LA SÉCURITÉ DES ZAGHAWAS ET EN PERMETTANT AUX AUTRES ETHNIES DE PARTAGER LE POUVOIR

La carte de la communauté zaghawa

Et Erdimi ne joue pas uniquement la carte militaire : il espère cueillir les fruits des tensions qui agitent la communauté zaghawa. Avec son frère Tom, il propose d’installer une transition « de deux ou trois ans », avant d’organiser des élections auxquelles il ne se présenterait pas.


« Les Erdimi peuvent éviter une guerre, en garantissant la sécurité des Zaghawas et en permettant aux autres ethnies de partager le pouvoir », explique l’un de leurs conseillers. À N’Djamena, IDI surveille de près le pouls zaghawa et, lors de la visite du président français Emmanuel Macron en décembre, il a placé le dossier de la crise du Nord-Est sur le haut de la pile.
Fin de non-recevoir en France.

Du fond de son canapé qatari, Timan Erdimi observe et espère. Le verrou français, il connaît. En 2012, il a espéré convaincre le nouveau chef de l’État François Hollande, qu’il avait croisé dans le cabinet de Jean-Pierre Mignard en 1996, mais le socialiste n’avait pas suivi, pas plus que Nicolas Sarkozy ni Emmanuel Macron après lui.

« Les Erdimi ne représentent pas une solution à nos yeux », affirme-t-on à Paris. La porte de l’Élysée est fermée. Comme la route de N’Djamena ?