Tchad : L’appel à la « Journée Sans Presse » largement suivi au Tchad
Le refus des journalistes tchadiens des médias privés par le gouvernement tchadien de Transition de participer au pré-dialogue des politico-militaires à Doha à Qatar, a amené les médias privés membres de l’Union des Journalistes Tchadiens (UJT) à observer le samedi 19 mars 2022, une journée sans presse dans l’ensemble du territoire.
Le vice-président de l’UJT Kodmadjingar Abba André Dieudonné a fait le bilan de la journée sans presse. « Nous voudrions, d’emblée, remercier et féliciter tous les organes de presse qui ont observé, scrupuleusement, ce samedi 19 mars 2022, le mot d’ordre de la journée sans presse lancé par l'Union des Journalistes Tchadiens (UJT), l’Association des Editeurs de la Presse privée du Tchad (AEPT), l’Union des Radios Privées du Tchad (URPT), l’Association des Techniciens de la Communication (ATCOM) et la Société pour le Développement des Médias en Afrique (SODEMA), les directeurs des radios et télévisions privées ainsi que des journaux et médias électroniques ».
Il a indiqué que le mouvement d’humeur a été initié en protestation contre l’exclusion du peuple tchadien, à travers la presse privée dans son ensemble, du dialogue préliminaire entre les politico-militaires et le gouvernement tchadien, à Doha, au Qatar. Il s’indigne que, contrairement à ce qui a été annoncé par la Télé Tchad, et quelques confrères dans les réseaux sociaux, le mouvement a été suivi à plus de 90% par les organes de presse à savoir une cinquantaine des radios privées membre de l’URPT, une dizaine des journaux membre ou non de l’AEPT et une vingtaine des médias électroniques.
Il informe l’opinion nationale et internationale que le mot d’ordre de la journée sans presse a été un succès sur l’ensemble du territoire national. Hormis quelques médias, qui se sont abstenus, pour des raisons propres, les journalistes tchadiens, dans l’expression de leur maturité, ont observé massivement cette journée sans presse, explique-t-il avant clarifier aux détracteurs que, les quelques radios privées n’ayant pas observé cette «journée sans presse», dont nous ne souhaitons pas citer les noms, ne sont pas membres de l’URPT.
« Nous voudrions rassurer l’opinion nationale et internationale que notre lutte n’est pas alimentaire, contrairement à d’autres, pour que les mêmes autorités qui nous ont écartés, négligés, nous donnent une nouvelle occasion d’aller à Doha, au Qatar, pour nous emballer dans les conclusions d’un protocole à venir entre les deux parties », rassure-t-il.
Kodmadjingar Abba André Dieudonné lors de bilan positif indique que « notre lutte vise à exiger de certaines autorités un minimum de respect de la presse privée et non d’aller à Doha en tourisme, pour juste couvrir la clôture des pourparlers entre les groupes rebelles et les autorités tchadiennes. Le travail de la presse privée étant un service public très utile pour un pays comme le nôtre, qui cherche à jeter les bases de la refondation d’une nouvelle nation, ne peut pas être réduit à des gesticulations pour des frais de missions ou, surtout, d’autres avantages particuliers.