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Chine:LA CHINE DANS LA NOUVELLE DYNAMIQUE DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE, STRUCTUREL, INSTITUTIONNEL ET SOCIAL EN AFRIQUE

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Dans ce monde en pleine mutation perpétuelle, il va sans nul doute que la coopération internationale basée sur le système plurisectoriel économique réciproque est une nécessité. Aujourd’hui, dans un contexte de crise sanitaire de la pandémie du Covid-19 et des crises institutionnelles dans certains pays africains, la Chine organise avec ses partenaires africains un grand événement où les bases d’une nouvelle ère de coopération sont établies.

 

C’est pourquoi le huitième forum ministériel de la coopération sino-africaine est organisé à Diamniadio non loin de Dakar au Sénégal du 29 au 30 Novembre 2021 sur le thème central : « Approfondir le partenariat sino-africain et promouvoir le développement durable pour bâtir une communauté d’avenir partagé sino-africaine dans la nouvelle ère ». Ce thème révèle à bien des égards, l’importance du multilatéralisme dans la coopération internationale.

Ainsi, il est évident que l’Afrique sortirait gagnante si elle diversifie ses partenaires. Etant donné que les Etats ne sont mus que par leurs intérêts, ceux d’Afrique ne dérobent pas à la règle. Depuis sa création en 2000, le Forum de Coopération Sino-Africain (FCSA) a renforcé les relations sino-africaines qui sont traduites par une intensification des initiatives diplomatiques et de coopération.

Cette coopération est caractérisée par des relations d’investissement, de commerce et de financement qui ne cesse d’augmenter. Pour preuve, les statistiques montrent que l'investissement direct de la Chine en Afrique est passé de 2,71 milliards de dollars en 2019 à 2,96 milliards de dollars en 2020 (Université du commerce international et d'économie de Shanghai).

Lors de ce forum, aucun axe de développement n’est occulté. Quatre propositions essentielles émergent de la déclaration du Président Xi Jinping à ce sommet sur la construction d'une communauté de destin commun Chine-Afrique dans la nouvelle ère. Le président chinois a réitéré sa volonté de faire de la coopération sino-africaine un modèle de partenariat gagnant-gagnant répondant aux aspirations des deux peuples. La Chine est le plus important partenaire commercial de lAfrique pendant les deux dernières décennies.

Mais elle est aujourd’hui le quatrième investisseur en Afrique. Pour la seule période de janvier à septembre 2021, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique a atteint 185,2 milliards de dollars, enregistrant un record historique avec une hausse de 38,2%, alors que les investissements directs chinois dans toutes les industries africaines ont augmenté de 9,9% pour atteindre 2,59 milliards de dollars par rapport à la même période de 2020.

En ce qui concerne le secteur de la communication et de l’énergie, plus de 6.000 km de voies ferrées et de routes sont construites, près de 20 ports, plus de 80 grandes centrales électriques et 200.000 kilomètres de fibre optique sont réalisés sur le continent africain. Soucieuse du bien-être des personnes, la Chine a soutenu la construction de 130 structures médicales et plus de 170 écoles. La création du FCSA a renforcé les échanges universitaires et le transfert de technologie entre la Chine et l’Afrique.

Par ailleurs, la pandémie de Covid-19 a confirmé le dynamisme de l’économie chinoise et sa capacité de résilience face au choc conjoncturel. La Chine fournit des assistances médicales de bonne qualité, sous forme d’aide matérielle, en ressources humaines et produits médicaux à 53 pays africains. Ce qui balaie de revers de la main les préjugés acerbes anti- chinois, teintés de jalousie et véhiculés par les occidentaux contre les produits manufacturés et médicaux chinois en Afrique. La Chine propose des produits au monde entier à des degrés différents selon les besoins et la capacité d’absorption de ces États. Tous les pays du monde manifestent ses besoins en adéquation avec son niveau de développement. Ce qui est tout à fait normal dans le système commercial. Car « on ne peut servir ce qui est digeste à celui qui peut le digérer »

Cette opération commerciale est très mal vu par certaines puissances qui targuent à jeter des discrédits sur les produits chinois sans fondement.

Les difficultés engendrées par la pandémie n’ont pas empêché les ingénieurs et techniciens chinois à poursuivre leurs travaux. La construction du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies, dirigée par les entreprises chinoises, lancé en décembre 2020, reflète à n’en point douter, le nouveau visage de la coopération sino-africaine, indispensable à la relance économique post Covid-19.

Au Tchad, les investissements chinois sont visibles partout, nous pouvons citer entre autre, l’exploitation du pétrole par la société China National Petroleum Corporation (CNPC), la construction des immeubles public (palais de la démocratie, maison de la femme, stade etc.), des routes, la raffinerie de Djarmaya, la cimenterie Baoré, la formation des cadres tchadien en Chine et le développement agricole, etc.

Depuis le positionnement stratégique de la chine sur la scène internationale, son leadership ne cesse de faire bouger les lignes et de définir des nouveaux paradigmes de la coopération. Cette méthode de coopération est décriée par ses concurrents européens et américains dans son approche de développement, ses méthodes d’intervention et sa non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats partenaires, la chine continue sans ambages, d’intensifier sa présence en Afrique. Sa capacité à autofinancer ses opérations d’investissement en Afrique constitue un tremplin pour l’essor économique des Etats partenaires.

Elle permet à ces derniers de générer des flux financiers considérables, de former des ressources humaines de qualité et d’accroître ses échanges commerciaux. Les nombres des investissements de la Chine en Afrique sont passés de 210 millions de dollars à 47,35 milliards de dollars depuis la création du Forum sur la Coopération Chine-Afrique en 2000, selon le rapport de l'Université du commerce international et d'économie de Shanghai.

Il est donc évident que le modèle économique de la Chine en lui-même constitue une école pour tous les pays qui désirent émerger. Sa trajectoire similaire à celle des certains pays en voie de développement explique sa volonté d’aider les Etats africains en difficulté dans le développement économique durable.

Le Président Xi Jinping a résumé dans sa déclaration lors de ce forum de Dakar que :« La paix, le développement, l'équité, la justice, la démocratie et la liberté sont les valeurs communes de l'humanité et les aspirations communes que poursuivent inlassablement la Chine et l'Afrique ».

Cette déclaration met fin au débat selon lequel la Chine fait fi de la gouvernance des Etats partenaires. Conformément aux dispositions de la Charte des Nations-Unies, la Chine ne s’ingère pas dans les affaires intérieures des Etats, toutefois elle ne cesse de promouvoir les valeurs communes de l’humanité que sont l’équité, la justice et la liberté.

La Chine et l’Afrique sont résolument engagées dans un partenariat équitable et axé sur le développement durable. Les critiques vis-à-vis de la Chine quant au non-respect de l’environnement ne sont donc pas fondées. Ceci s’explique par l’importance accordée au changement climatique et au respect de l’environnement dans les programmes du forum de Dakar.

Le président Xi Jinping a énoncé « quatre propositions » et « neuf programmes » pour la période 2022-2024. Des propositions formulées comme suit :

  • Premièrement, poursuivre la lutte solidaire contre la COVID-19. Nous devons toujours accorder la priorité absolue à nos peuples et à leur vie, faire valoir l'esprit scientifique, soutenir la levée des droits de propriété intellectuelle sur les vaccins et assurer effectivement l'accessibilité et l'amorçabilité des vaccins en Afrique pour combler le fossé vaccinal.

  • Deuxièmement, approfondir la coopération pragmatique. Nous devons ouvrir de nouvelles perspectives à la coopération sino-africaine, accroître les échanges commerciaux et les investissements, partager des expériences de réduction de la pauvreté, renforcer la coopération sur l'économie numérique et promouvoir l'entrepreneuriat des jeunes Africains et le développement des PME. L'Initiative pour le Développement mondial que j'ai avancée lors de 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies converge avec l'Agenda 2063 de l'Union Africaine et le Programme de développement durable à l'horizon 2030 des Nations Unies. Nous espérons que les pays africains pourront soutenir cette initiative et y participer activement.

  • Troisièmement, promouvoir le développement vert. Face au changement climatique, défi majeur de toute l'humanité, nous devons promouvoir le développement vert et bas carbone, développer activement les énergies solaire et éolienne et d'autres énergies renouvelables, travailler à une application effective de l'Accord de Paris sur le climat, et renforcer sans cesse les capacités de développement durable.

  • Quatrièmement, défendre l'équité et la justice. Le monde a besoin du véritable multilatéralisme. La paix, le développement, l'équité, la justice, la démocratie et la liberté sont les valeurs communes de l'humanité et les aspirations communes que poursuivent inlassablement la Chine et l'Afrique. Nous sommes tous d'avis qu'il faut suivre la voie de développement adaptée aux réalités nationales. Nous œuvrons tous à la préservation des droits et intérêts des pays en développement. Nous nous opposons tous à l'ingérence dans les affaires intérieures d'autrui, à la discrimination raciale et aux sanctions unilatérales. Nous devons défendre sans équivoque les propositions justes des pays en développement et traduire nos aspirations et intérêts communs en actions conjointes.

Les neuf (09) programmes formulés par le président chinois somme sont les suivants :

  • Premièrement, le programme pour la santé. Pour contribuer à la réalisation de l'objectif fixé par l'Union Africaine de vacciner 60% de la population africaine contre la COVID-19 d'ici 2022, j'annonce ici que la Chine fournira à l'Afrique un milliard de doses de vaccins supplémentaires, dont 600 millions sous forme de don et 400 millions sous d'autres formes comme la production conjointe entre des entreprises chinoises et les pays africains concernés. En plus, la Chine réalisera dix projets de santé pour les pays africains et enverra en Afrique 1 500 professionnels médicaux et experts de santé publique.

  • Deuxièmement, le programme pour la réduction de la pauvreté et l'agriculture. La Chine réalisera pour l'Afrique dix projets de réduction de la pauvreté et d'agriculture, enverra 500 agronomes en Afrique, mettra en place en Chine des centres conjoints sino-africains d'échanges, de démonstration et de formation sur les technologies agricoles modernes, encouragera les institutions et les entreprises chinoises à construire en Afrique des villages de démonstration pour la coopération sino-africaine en matière de développement agricole et de réduction de la pauvreté, et soutiendra le lancement de l'initiative « Cent entreprises dans mille villages » par l'Alliance des entreprises chinoises en Afrique pour les responsabilités sociales.

  • Troisièmement, le programme pour la promotion du commerce. La Chine ouvrira des « corridors verts » pour les exportations vers la Chine de produits agricoles africains, accélérera la procédure d'inspection et de quarantaine et élargira davantage les catégories de produits bénéficiant de l'exemption de droits de douane en faveur des pays les moins avancés ayant des relations diplomatiques avec elle pour porter le volume total des importations chinoises en provenance de l'Afrique à 300 milliards de dollars américains dans les trois ans à venir. La Chine accordera une ligne de financement du commerce extérieur de 10 milliards de dollars américains à l'Afrique pour soutenir ses exportations et mettra en place en Chine une zone pilote Chine-Afrique pour la coopération économique et commerciale approfondie et un parc industriel de coopération sino-africaine dans le cadre de l'Initiative « la Ceinture et la Route ». La Chine réalisera pour l'Afrique dix projets dans le domaine de l'interconnexion des infrastructures. Elle créera avec le secrétariat de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) un groupe d'experts pour la coopération économique sino-africaine et continuera de soutenir le développement de la ZLECAf.

  • Quatrièmement, le programme pour la promotion de l'investissement. Dans les trois ans à venir, la Chine encouragera ses entreprises à investir au moins 10 milliards de dollars américains en Afrique et mettra en place une plateforme Chine-Afrique pour la promotion des investissements privés. Elle réalisera pour l'Afrique dix projets d'industrialisation et de promotion de l'emploi, accordera aux institutions financières africaines une ligne de crédit de 10 milliards de dollars américains, soutiendra en priorité le développement des PME africaines et établira un centre Chine-Afrique de services transfrontaliers en RMB. La Chine annulera les dettes non remboursées liées aux prêts intergouvernementaux sans intérêt arrivant à échéance fin 2021 des pays les moins avancés de l'Afrique. La Chine est prête à réallouer aux pays africains 10 milliards de dollars américains de sa nouvelle allocation des DTS émis par le FMI.

  • Cinquièmement, le programme pour l'innovation numérique. La Chine réalisera pour l'Afrique dix projets dans le domaine de l'économie numérique, mettra en place des centres de coopération sino-africains sur l'application de la télédétection par satellite et soutiendra le développement de laboratoires conjoints, d'instituts de recherche en partenariat et de bases de coopération en matière d'innovation scientifique et technologique. La Chine élargira la coopération avec les pays africains sur l'e-commerce « Route de la Soie », organisera des festivals de vente en ligne de produits africains de qualité et des activités de promotion de l'e-commerce touristique, et mettra en œuvre un projet pour favoriser l'accès de cent boutiques et de mille produits africains aux plateformes d'e-commerce.

  • Sixièmement, le programme pour le développement vert. La Chine réalisera pour l'Afrique dix projets de développement vert, de protection environnementale et de lutte contre le changement climatique, soutiendra le développement de la Grande Muraille Verte et construira en Afrique des zones de démonstration de développement bas carbone et d'adaptation au changement climatique.

  • Septièmement, le programme pour le renforcement des capacités. La Chine accordera de l'assistance à l'Afrique pour construire ou rénover dix écoles et invitera 10 000 professionnels africains de haut niveau à des séminaires ou forums. Elle mettra en œuvre « Avenir de l'Afrique – plan de coopération Chine-Afrique sur la formation professionnelle » et lancera le projet « Train direct à l'emploi » pour les étudiants africains en Chine. La Chine continuera de mettre sur pied des Ateliers Luban en coopération avec les pays africains et encouragera les entreprises chinoises en Afrique à offrir au moins 800 000 postes d'emploi aux habitants locaux.

  • Huitièmement, le programme pour les échanges humains et culturels. La Chine est prête à soutenir l'inscription de tous les pays africains ayant des relations diplomatiques avec elle sur la liste des destinations agréées pour les touristes chinois voyageant en groupe. Elle organisera des festivals du cinéma africain en Chine et des festivals du cinéma chinois en Afrique, et tiendra un forum Chine-Afrique sur les services des jeunes et un forum Chine-Afrique sur les femmes.

  • Neuvièmement, le programme pour la paix et la sécurité. La Chine réalisera pour l'Afrique dix projets dans les domaines de la paix et de la sécurité, continuera de mettre en œuvre les aides militaires à l'Union Africaine, soutiendra les pays africains dans leurs efforts visant à préserver la sécurité régionale et à lutter contre le terrorisme par eux-mêmes, mènera des exercices conjoints et des formations sur place entre les forces de maintien de la paix chinoises et africaines, et développera la coopération en matière de contrôle d'armes légères et de petit calibre.

Des axes majeurs marquant le renouvellement de la coopération sino-africaine. Il s’agit entre autre de la poursuite de la lutte contre le Covid-19, de la consolidation et de l’élargissement de la coopération, de la promotion d’un développement vert soucieux de l’environnement et de la défense de l’équité et de la justice. Ces programmes orientent la mise en œuvre des différentes propositions. La lutte contre le Covid-19, l’agriculture et la réduction de la pauvreté, la promotion des échanges commerciaux via des corridors verts pour exporter des produits africains vers la Chine et un encouragement des entreprises privées chinoises à investir sur le continent, un soutien à l’innovation numérique, au développement vert, la rénovation des écoles, des échanges culturels, le festival du cinéma africain en Chine et vice versa et la collaboration sur le maintien de la paix et de la sécurité sont des programmes chers à la huitième conférence de Dakar.

Les échanges économiques et commerciales entre la chine et l’Afrique ne datent pas d’aujourd’hui. Ils ont connu un essor important dans les vingt dernières années. Le président Xi Jinping a rassuré ses homologues africains qu’il est à l’écoute des africains dans tous les domaines socio-économique et politique pour les bien-être de tous les peuples du continent. Nous sommes donc dans une politique où l’Afrique donne à la chine et la Chine donne à l’Afrique dans la coopération gagnant-gagnant. Le forum de Dakar a accouché un nouveau départ de coopération socio-économique et culturelle entre l’Afrique et la Chine dans un esprit d’amitié et confiance mutuelle entre les deux peuples.