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Classement RSF de la liberté de la Presse en 2025 : Le Tchad se classe à la 108ème position sur 180 pays

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La situation politique et sécuritaire du Tchad reste très instable et fait peser des risques importants sur l’exercice du journalisme. Élu en 2024 après avoir mené la transition pendant trois ans, Mahamat Idriss Déby, fils du président défunt Idriss Déby Itno, ne s’est pas concrètement engagé dans la défense de la liberté de la presse. 
Paysage médiatique

Depuis que le Tchad a amorcé son processus démocratique en décembre 1990, le paysage médiatique s’est considérablement élargi et les médias ont acquis une certaine indépendance. La presse du secteur public n’a plus le monopole de l’information. Une dizaine de journaux paraissent régulièrement (L’ObservateurN'Djaména HebdoLe Pays…), quatre stations de télévision privées fonctionnent à N'Djaména, la capitale, et une soixantaine de radios exercent sur le territoire national. La radio FM/Liberté, créée par des activistes des droits humains, est la plus écoutée dans la capitale, notamment pour son réseau de correspondants basés dans l’ensemble du pays. 

Contexte politique

Les médias publics restent contrôlés par le ministère de la Communication, et leurs responsables sont nommés par le gouvernement, qui choisit également la majorité des responsables de l’organe de régulation des médias, la Haute Autorité des médias et de l'audiovisuel (HAMA). Les enquêtes critiquant les caciques du régime, leur entourage ou l’appareil militaire ne sont pas tolérées. L'accès à l'information officielle demeure également très difficile. Les relations entre les médias privés et la HAMA se sont considérablement dégradées au fil des échéances électorales de l’année 2024. 

Cadre légal

Au Tchad, la liberté de la presse et le droit à l’information sont consacrés par la loi. Le Code de la presse adopté en 2010 met fin aux peines privatives de liberté pour les délits de presse. Cependant, la diffamation reste passible d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à trois mois. La loi sur la cybercriminalité adoptée en 2019 expose les journalistes exerçant en ligne à des arrestations et détentions arbitraires. En 2020, plus d’une douzaine de journaux ont été suspendus en application de la nouvelle loi sur la presse, qui exige un niveau de qualification minimum pour pouvoir diriger une rédaction – une volonté apparente de professionnaliser le secteur qui, en réalité, menace de disparition de nombreux titres indépendants. En 2024, un ancien conseiller à la présidence s’est appuyé sur une loi américaine pour censurer des médias afin d’effacer les traces de son limogeage. 

Contexte économique

Les médias, surtout privés, travaillent dans la précarité : l’impression des journaux est très coûteuse et le marché publicitaire restreint, ce qui conduit certains titres à imprimer à perte. Bien que l’État soit supposé verser une subvention annuelle à la presse, depuis 2016, le fonds d'aide à la presse a été versé seulement à deux reprises, en 2021 et 2024.

Contexte socioculturel

Le Tchad est entré dans une période de transition depuis le 20 avril 2021, à la mort du président Idriss Déby Itno, qui a dirigé son pays d’une main de fer pendant 30 ans. Depuis, journalistes et médias sont invités à éviter de diffuser des propos haineux et à privilégier les propos appelant à la paix. Une censure qui ne dit pas son nom. En mai 2024, les journalistes n’ont pas pu informer en toute transparence sur les “tirs de joie” – ayant causé une dizaine de morts – après l’élection de Mahamat Idriss Déby à l’élection présidentielle.

Sécurité

Des agressions, voire des meurtres se déroulent en toute impunité, comme en témoigne l’assassinat du journaliste Idriss Yaya, ainsi que de son épouse et de leur fils en mars 2024, ou celui d’Orédjé Narcisse en octobre 2022, dont les meurtriers n’ont jamais été arrêtés. Les professionnels des médias subissent également la violence des forces de l’ordre lors de la couverture des manifestations contre le gouvernement, et les journalistes qui travaillent dans les provinces font régulièrement l’objet d’arrestations arbitraires et de menaces. Les interpellations de journalistes critiques par les forces de l’ordre ou les services de renseignement sont fréquentes. En 2018 et 2019, les réseaux sociaux ont été coupés pendant 470 jours consécutifs, faisant du Tchad l’un des pires cybercenseurs du continent africain ces dernières année.

Source: RSF

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Tchad : la HAMA dénonce la publication des images de présumés malfrats par la presse

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La Haute Autorité des Médias et de l’Audiovisuel (HAMA)  a affirmé mercredi dans un communique avoir constaté avec regret que certains médias continuent de diffuser des images de présumés délinquants, présentés par les forces de défense et de sécurité ou pas, sans prendre des dispositions professionnelles édictées par la loi et les exigences déontologiques, malgré les rappels à l’ordre et les formations reçues.

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International : Diasporas africaines de France, un nouveau départ ?

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Éric Topona Mocnga, j​ournaliste à la rédaction Afrique francophone de la Deutsche Welle (média international allemand), à Bonn

 Le 16 avril 2025, les diasporas africaines de France étaient réunies à Marseille, la cité phocéenne (ville portuaire du sud de la France), dans le cadre du forum « Ancrages », organisé en partenariat avec le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères. Les rencontres de Marseille se sont principalement penchées sur la construction de partenariats ou de passerelles économiques et entrepreneuriales entre les diasporas africaines et leur pays d’origine, avec l’accompagnement du réseau diplomatique français et de ses agences spécialisées.
Ce rapprochement et les synergies qu’il pourrait générer ne peuvent qu’être salués au regard du contexte géopolitique actuel et de l’état de la présence française en Afrique. 
En effet, la France fait face à de profondes mutations sur le continent africain, mutations qui ne manquent pas d'impacter les rapports séculaires qu’elle entretient avec l’Afrique depuis des décennies. Ces mutations se traduisent par des réactions de rejet ou d’hostilité envers elle dans certains pays du continent africain.
Mais il faut reconnaître que ces attitudes de défiance sont parfois exagérées par le personnel politico-médiatique en France qui a tôt fait de conclure à un « sentiment anti-français ».
La France présente autrement

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Le forum « Ancrages » de Marseille est la preuve, s’il en était encore besoin, qu’il y a plutôt, au sein des peuples d’Afrique, du continent ou de la diaspora, l’exigence de voir « la France présente autrement sur le continent africain ».
Il faut reconnaître que, face à cette nouvelle donne, la diplomatie française tente depuis plus d’une décennie de repenser la relation Afrique-France afin d’en extirper les vestiges d’un colonialisme honni et révolu, et de l’inscrire ainsi sur la voie d’un nouveau dynamisme partenarial plus respectueux de la souveraineté des États africains et de la dignité de leurs peuples. 
Les diasporas africaines, parce que cosmopolites et intégrées dans la société française, sont les ambassadeurs et les acteurs majeurs de cette refondation historique.
Déjà en 2010, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, furent organisés de nombreux événements, en France comme en Afrique, dans le cadre de la célébration du cinquantenaire des indépendances africaines. Ce moment rare d’échanges culturels, de confrontation de vues sur des projets économiques, de retour sur un passé dans lequel se logent des drames multiples, mais aussi une communauté de destin, aura administré la preuve pour les décennies à venir que Français et Africains sont embarqués dans le même navire. 
Puis vint le sommet Afrique-France de Montpellier d'octobre 2021, dont Emmanuel Macron remania le format de manière inédite, en dépit des critiques formulées par les uns et les autres.
Si pareille expérience n’a guère été reprise à ce jour, tant elle a plutôt donné l’impression d’un vaste défouloir, le forum « Ancrages » de Marseille a eu le mérite, comme sa dénomination l’indique, d’ancrer les manifestations organisées à cette occasion dans le vécu des peuples d’Afrique et de France par le trait d’union que sont les diasporas africaines.
L’accent porté sur le monde de l’entreprise, la création des richesses et la promotion des projets d’investissement en Afrique est en parfaite résonance avec les préoccupations essentielles de ce continent dont l’extrême jeunesse de la population et la démographie galopante poseront, dans un avenir proche, des problèmes cruciaux d’accès aux ressources vitales ou de leur redistribution. 
Ce forum a d’autant plus innové que, depuis des décennies, voire dès l’aube des indépendances, les diasporas africaines de France se sont davantage illustrées sur le terrain des droits civiques et politiques. Par cette option, elles s’inscrivaient dans le sens de l’histoire. C’était l’ère des grandes batailles idéologiques et des luttes pour la décolonisation et l’accession des anciennes colonies africaines à la souveraineté internationale. 
Puis vint le moment, pour certains parmi les composantes de ces diasporas africaines de France, de retourner dans leur pays d’origine pour participer à l’œuvre de construction nationale.
Nécessité de s'unir
Depuis cette séquence historique, les diasporas africaines sont de plus en plus balkanisées. Elles se rassemblent rarement autour de grands projets d’envergure continentale. On pourrait même dire sans exagération que, durant de nombreuses décennies dans la France postcoloniale, le monde associatif africain est davantage constitué de diasporas ethniques, qui transcendent cependant ces particularismes à l’occasion des enjeux politiques nationaux dans leurs pays d’origine.
Les diasporas africaines, comme ce fut le cas récemment à Marseille, doivent davantage collaborer au partage d’expériences. C’est l’une des conditions pour qu’elles puissent valoriser les dispositifs d’accompagnement qui leur sont proposés par le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères dans le cadre de leur nouvelle politique de coopération décentralisée.
À cet égard, l’on constate, assez souvent pour le déplorer, que de nombreuses organisations de la diaspora africaine de France sont desservies dans leurs stratégies d’investissement en Afrique du fait d’un déficit d’informations et d’une méconnaissance des bonnes pratiques, notamment sur le terrain de la mobilisation et de la gestion des financements et de l’expertise disponibles. 
Le forum de Marseille aura été à cet égard d’une importance indéniable.  

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