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Tchad : La « débrouillardise » des mineurs

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Chaque matin, les enfants dont l’âge varie entre 8 à 11 ans se bousculent dans des dépôts d’ordures ménagères pour récupérer les objets usés qu’ils lavent en vue de les revendre pour s’assurer la pitance quotidienne.

Pourtant, ces mineurs délaissés et donc ainsi contraints à se débrouiller pour subvenir à leurs besoins, sont censés être protégés, nourris et logés par leurs parents. A défaut, ils se retrouvent dans les poubelles, leur seul moyen de subsistance.
Quelles sont les causes et les conséquences de cette activité aux conséquences absolument néfastes à laquelle se livrent ces mineurs ? Les réponses se recoupent. De gros sacs sur le dos pour certains et à la main pour d’autres, ces enfants qui récupèrent font de la poubelle différents objets, dont les bouteilles en plastique, ne montrent aucune résistance aux journalistes. Tout en guettant des véhicules déchargeant des ordures, Noubaterem Josué, 10 ans et élève en cours moyen, lâche : « Je vivais avec mes deux parents jusqu’à ce ma mère soit atteinte d’une démence et conduite au village. Quand mon père a ramené à la maison une autre femme, moi et ma petite sœur sommes détestés et maltraités. Il est très difficile pour moi, c’est pourquoi, j’ai abandonné l’école pour faire ce travail afin de me prendre en charge et m’occuper de ma petite sœur », explique-t-il.
A la question de savoir s’il veut encore repartir à l’école, Josué répond : «  Si je trouve quelqu’un qui s’occupe de moi, oui, je vais retourner à l’école. Sinon, il sera difficile pour moi d’y repartir ». La cause du calvaire du petit Josué rejoint presque celle de Hissein Ali Bourma, 11 ans et orphelin de père rencontré au quartier Ardebdjoumal dans le troisième arrondissement de N’Djaména. «  Je vis avec mon oncle au quartier Dembé. Un jour, il m’a accusé de vol d’argent et m’a renvoyé de la maison. Depuis ce jour, je me retrouve dans la rue et je ramasse des objets sur la poubelle pour survivre. Ici sur le bord du canal d’Ardebdjoumal, je ramasse des bouteilles d’eau usées charriées par le fleuve, que je revends aux femmes vendeuses d’eaux fraiches, d’huile du marché de Dembé », nous confie-t-il.
Quoi qu’il en soit, déjà mal nourris, ces mineurs sont exposés à plusieurs maladies et autres dangers liés à cette « débrouillardise ». Ils se blessent par des tessons enfouis dans la poubelle et trainent avec des plaies baignantes. Le hic demeure donc l’inaction des institutions publiques nationales en charge de la protection de l’enfant, dont la direction de la protection de la petite enfance du ministère de Genre et de la Solidarité nationale. Il est important de rappeler que les enfants sont protégés par divers instruments juridiques nationaux et internationaux, notamment la convention de Genève relative aux droits de l’enfant, pourtant ratifiée par le gouvernement tchadien.